Les propositions subordonnées complétives

Qu’est-ce qu’une proposition subordonnée complétive ?

Pour rappel, une proposition est une partie de phrase construite autour d’un verbe. Si la phrase possède plusieurs propositions c’est une phrase complexe, et simple si il n’y a qu’une seule proposition. Les propositions peuvent être indépendantes, principales ou subordonnées. Il existe trois sortes de propositions subordonnées: les propositions subordonnées circonstancielles (qui se rapportent à la phrase), les propositions subordonnées relatives et les propositions subordonnées complétives.

Une proposition subordonnée complétive a en général pour fonction d’être COD du verbe de la proposition principale, elles «complètent » la proposition principale qui a pour noyau le verbe. Elle fait partie du groupe verbal et ne peut donc être supprimée.

Il y a trois types de propositions complétives : 

-la proposition subordonnée conjonctive introduite par la conjonction de subordination que

-la proposition subordonnée infinitive

-la proposition subordonnée interrogative indirecte.

1)La proposition subordonnée complétive conjonctive

  • La proposition subordonnée complétive conjonctive est introduite par la conjonction de subordination que.
  • Elle est généralement COD d’un verbe.
  • Plus rarement, elle peut être aussi
    • sujet  : « Qu’ils aient perdu ne change rien.
    • COI  : « Je doute de sa sincérité. » 
    • attribut du sujet : « Son objectif est que tout se passe bien. » 

La proposition subordonnée conjonctive introduite par que est précédée par

  • un verbe de déclaration (dire, préciser… ) : Il dit que vous avez raison. »
  • un verbe de connaissance, de constatation ou d’opinion (savoir, croire, apprendre…) : « Il pense que tu as raison. »
  • un verbe de perception (entendre, voir…) : « Je vois que les invités arrivent. »
  • un verbe d’appréciation ou de volonté (vouloir, préférer…): « Je veux que tu fasses ce travail. »
  • un verbe de doute (douter, supposer…): « Je doute que tu finisses ce travail. »
  • une tournure impersonnelle (il faut, il paraît…): « Il faut que tu sois à l’heure. »
  • certains verbes comme écrire, interdire, etc.: « Ils interdisent que les enfants fassent du bruit. »

Dans une proposition subordonnée complétive conjonctive le mode du verbe est le plus souvent à l’indicatif, mais il peut être au subjonctif :

  • Si le verbe de la proposition principale exprime la volonté, un sentiment, une appréciation ou bien le doute, la possibilité, le verbe de la proposition subordonnée sera conjugué au subjonctif. Grâce à ce mode, on exprime une appréciation ou l’interprétation d’un fait.

    Les principaux verbes et expressions verbales suivis du subjonctif sont, entre autres :
    accepter, aimer, craindre, demander, douter, s’étonner, interdire, permettre, préférer, refuser, regretter, souhaiter, vouloir, c’est étrange, c’est normal, il arrive, il faut, ça vaut la peine, être content, être surpris, avoir besoin, avoir peur, etc.
  • Exemples :
  • Ils doutent que Julien n’ait rien entendu.
    Je m’étonne qu’il nous mente.
  • Certains verbes d’opinion ou de constatation normalement suivis de l’indicatif sont suivis du subjonctif lorsque le verbe de la proposition principale est à la forme négative ou à la forme interrogative avec inversion du sujet.
  • Exemples :
  • Je ne pense pas que Julien ait vu quelque chose.
    Penses-tu qu’il nous mente ?

Mais le verbe de la subordonnée complétive conjonctive est à l’indicatif:

  • Si le verbe de la proposition principale exprime une déclaration, une constatation ou une opinion car le fait est présenté comme (presque) certain.

    Les principaux verbes et expressions verbales suivis de l’indicatif sont, entre autres :
    affirmer, apprendre, avouer, constater, croire, décider, espérer, ignorer, montrer, oublier, promettre, se rendre compte, savoir, trouver, avoir la certitude, avoir la preuve, être certain, il paraît, il me semble, etc.
  • Exemple :
  • Julien affirme qu’il n’a rien entendu.

La concordance des temps

Le temps utilisé dans la proposition complétive conjonctive dépend du temps auquel le verbe de la proposition principale est conjugué.

Proposition principaleProposition subordonnée complétive
Présent
Le joueur de tennis pense….
… qu’il a bien joué hierIndicatif

Antériorité : Passé composé
… qu’il joue bien aujourd’huiSimultanéité : Présent
… qu’il jouera bien demainPostériorité : Futur
Passé
Le joueur de tennis a dit
… qu’il avait bien joué Antériorité : Plus-que-parfait
… qu’il jouait bien /ou/ qu’il a bien joué Simultanéité : Imparfait/Passé composé
… qu’il jouerait mieux la prochaine foisPostériorité : Conditionnel
Présent

Le joueur de tennis doute
… qu’il ait bien joué hier.SubjonctifAntériorité : Subjonctif passé
… qu’il fasse de son mieux pour bien jouer.Simultanéité :Subjonctif Présent

2)La proposition subordonnée complétive infinitive

La proposition subordonnée infinitive est classée à part . Elle présente toujours trois caractéristiques :

– elle est introduite sans mot subordonnant (tel que : « que »)
– son verbe est à l’infinitif ;
– cet infinitif a un sujet qui est exprimé dans la phrase et qui est différent de celui du verbe de la proposition principale.

Exemple: « Il regarde les voiliers partir. » ( Proposition principale + Proposition subordonnée infinitive)

Ce sont les voiliers qui partent.

Mais dans cet exemple:  » Tu aimerais voir le Brésil cet été » (voir ,n’a pas son propre sujet), il ne s’agit pas d’une proposition infinitive mais d’un infinitif complément du verbe aimer , c’est une phrase simple

Attention

La proposition subordonnée complétive conjonctive doit être remplacée par un infinitif complément du verbe lorsqu’elle est au subjonctif et que son sujet est le même que celui de la proposition principale.

Nous préférons que nous arrivions en France ➞ Nous préférons arriver en France.
« arriver » complément du verbe « préférons »
« arriver en France »: n’est pas une proposition complétive

La proposition subordonnée complétive conjonctive peut être remplacée par un infinitif (mais ce n’est pas une obligation) lorsqu’elle est à l’indicatif et que son sujet est le même que celui de la proposition principale.

Ils ont décidé qu’ils déménageraient dans le Lot. (ou) Ils ont décidé de déménager dans le Lot.

On emploie la proposition infinitive dans les cas suivants :

  • après un verbe de perception

Nous écoutons s’écraser les vagues contre les rochers.

  • après les verbes laisser, faire, envoyer et emmener

Je laisse jouer les enfants dans le jardin.

  • quand La proposition principale et la proposition infinitive n’ont pas le même sujet

Ma sœur laisse souvent traîner ses livres dans la cuisine.

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3)La proposition subordonnée complétive interrogative

La subordonnée complétive interrogative complète un verbe exprimant l’interrogation (se demander) ou l’ignorance (ignorer, ne pas savoir).

Elle permet d’exprimer une interrogation totale ou partielle.

Dans le cas d’une interrogation totale, elle est introduite par la conjonction de subordination si.

Je ne sais pas si les invités viendrons

Dans le cas d’une interrogation partielle, elle est introduite par un mot interrogatif comme lequel, où, comment, quand, pourquoi, combien, etc.

  • Je me demande combien d’invités vont venir ce soir.
  • J’ignore où se trouvent les clés.
  • Je ne sais pas comment va se passer la soirée.